Δευτέρα 9 Ιανουαρίου 2017

Le Petit Prince
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Le petit prince, une fois sur terre, fut bien surpris de ne voir personne. Il avait déjà peur de s'être trompé de planète, quand un serpent remua dans le sable.
-Bonne nuit, fit le petit prince à tout hasard.
-Bonne nuit fit le serpent.
-Sur quelle planète suis-je tombé? demanda le petit prince.
-Sur la Terre, en Afrique, répondit le serpent.
-Ah!...Il n'y a donc personne sur la Terre?
-La Terre est grande, dit le serpent. Les hommes occupent très peu de place sur la terre. En tout cas ici c'est le désert.
-Où sont les hommes? reprit enfin le petit prince.
- Il n'y a personne dans les déserts.
-On est un peu seul dans le désert...
-On est seul aussi chez les hommes, dit le serpent.
-Je me demande si les étoiles sont éclairées afin que chacun puisse un jour retrouver la sienne. Regarde ma planète. Elle est juste au-dessus de nous... Mais comme elle est loin!
- Que viens-tu faire ici? demanda le serpent.
- J'ai des difficultés avec une fleur.
Ils se turent. Le petit prince le regarda longtemps:
-Tu es un drôle de bête, lui dit-il enfin, mince comme un doigt.
-Mais je suis plus puissant que le doigt d'un roi, dit le serpent. Il s'enroula autour de la cheville du petit prince, comme un bracelet d'or et dit: Tu me fais pitié, toi si faible, sur cette Terre de granit. Je puis t'aider un jour si tu regrettes trop ta planète. Je puis...
- Oh! J'ai très bien compris, fit le petit prince.

Le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu'une fleur.
-Bonjour, dit poliment le petit prince. Où sont les hommes?
-Les hommes? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
-Adieu, fit le petit prince.
-Adieu, dit la fleur.

Le petit prince fit l'ascension d'une haute montagne. "D'une montagne haute comme celle-ci, se dit-il donc, j'apercevrai d'un coup toute la planète et tous les hommes..." Mais il n'aperçut rien.
-Bonjour, dit-il à tout hasard.
-Bonjour...Bonjour...Bonjour...répondit l'écho.
-Qui êtes-vous? dit le petit prince.
-Qui êtes-vous...qui êtes-vous...qui êtes-vous...répondit l'écho.
-Soyez mes amis, je suis seul, dit-il.
-Je suis seul...je suis seul...Je suis seul...répondit l'écho.
"Quelle drôle de planète! pensa-t-il alors. Et les hommes manquent d'imagination. Ils répètent ce qu'on leur dit. Chez moi j'avais une fleur qui elle parlait toujours la première..."

Mais il arriva que le petit prince, ayant longtemps marché à travers les sables, les rocs et les neiges, découvrit enfin un jardin fleuri de roses.
-Bonjour, dirent les roses. Elles ressemblaient toutes à sa fleur. 
Il les regardait stupéfait. Sa fleur lui avait raconté qu'elle était seule de son espèce dans l'univers. Et voici qu'il en était cinq mille, toutes semblables, dans un seul jardin!
Il se sentit très malheureux et il se dit encore: "Je me croyais riche d'une fleur unique et je ne possède qu'une rose ordinaire. Ça et mes trois volcans qui m'arrivent au genou, et dont l'un, peut-être, est éteint pour toujours, ça ne fais pas de moi un bien grand prince..." Et, couché dans l'herbe, il pleura.

C'est alors qu'apparut le renard.
-Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien joli...
-Je suis un renard, dit le renard.
-Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
-Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
-C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "Créer des liens..."
-Créer des liens?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards.
Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres, le tien. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé doré comme tes cheveux? Alors ce sera merveilleux quand tu m'aura apprivoisé! Le blé me fera souvenir de toi et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur je crois qu'elle m'a apprivoisé...
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
-S'il te plaît...apprivoise-moi! dit-il enfin.
-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
-Que faut-il faire? dit le petit prince.
-Chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près. Et encore chaque jour Il eût mieux valu revenir à la même heure. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrira le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur. Il faut des rites, dit le renard.
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard.
-Va revoir les roses, dit le renard un jour, et tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Le petit prince s'en fut revoir les roses:
-Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Ma rose à moi est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai abritée. Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.
Quand l'heure du départ fut proche:
-Ah!, je pleurerai dit le renard.  Puis il ajouta: Si tu reviendras me dire adieu, je te ferai cadeau d'un secret.
Et il revint:
-Adieu, dit-il...
-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
“L'essentiel est invisible pour les yeux” répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C'est le temps que tu a perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
“C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose…” fit le petit prince, afin de se souvenir.
-Les hommes on oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
“Je suis responsable de ma rose...”répéta le petit prince, afin de se souvenir.

            Le petit prince avait longtemps marché quand il se rencontra l'aiguilleur.
-Que fais-tu ici? dit le petit prince.
-J'expédie les trains qui emportent les voyageurs, tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche.
-Ils sont bien pressés, dit le petit prince. Que cherchent-ils?
-Rien du tout, dit l'aiguilleur. Les enfants seuls écrasent leur nez contre les vitres.
-Les enfants seuls savent ce qu'ils cherchent, fit le petit prince. Ils perdent du temps pour une poupée de chiffons,  elle devient très importante et si on la leur enlève, ils pleurent...
-Ils ont de la chance, dit l'aiguilleur.

            Un autre jour le petit prince se recontra le marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif.
- Pourquoi vends-tu ça? dit le petit prince.
-C'est une grosse économie de temps, dit le marchand.
"Moi, se dit le petit prince, si j'avais du temps à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine..."

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